Terry Narine est le représentant de l’ICA au Forum sur la santé de l’Association actuarielle internationale (AAI), qu’il préside à titre intérimaire jusqu’à la tenue d’une élection officielle en 2022.
Pour le lectorat qui n’est pas au courant, pourriez-vous nous décrire l’AAI et sa fonction?
Bien sûr. L’AAI est l’Association actuarielle internationale. Il s’agit d’une association d’associations, dont sont membres de nombreux organismes actuariels de partout dans le monde, y compris l’ICA. L’AAI comporte deux catégories d’adhérents, soit les membres titulaires et les membres associés. À l’heure actuelle, l’AAI compte 74 membres titulaires et 27 membres associés. L’AAI aspire à être reconnue mondialement à titre d’experte de premier plan en matière de risques et de sécurité financière. Elle a une mission d’information, de promotion et d’avancement à l’égard de la profession actuarielle. L’AAI a des relations avec des organismes supranationaux tels que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Banque mondiale, etc.
Les récents travaux de l’AAI ont porté notamment sur les normes IFRS, les changements climatiques, les cadres de supervision et les études sur la mortalité. Il est intéressant de souligner que le siège de l’AAI est établi à Ottawa et que l’Association dispose d’un personnel qui soutient ses diverses fonctions.
Comment le bénévolat vous a-t-il amené à occuper ce poste?
J’ai commencé à faire du bénévolat à l’ICA en 2001 au sein de ce qui s’appelle aujourd’hui la Commission sur l’admissibilité des membres (CAM). Notre rôle était d’examiner les candidatures au statut de Fellow et de formuler des recommandations à la Direction de l’admissibilité et de la formation (la DAF, qui est devenue la Direction de l’éducation et de la qualification). J’ai poursuivi mes activités bénévoles au sein de cette commission pendant plus de 10 ans, pour accéder à sa présidence en 2014.
En 2016, alors que je présidais la CAM, on m’a demandé de me joindre à la DAF. J’ai ultérieurement accédé à la vice-présidence de cette direction, puis y ai siégé pendant cinq ans. Parallèlement, j’étais impliqué auprès de l’AAI. J’ai eu la chance de me voir décerner par l’ICA les palmes de bronze et d’argent pour mes diverses fonctions bénévoles.
Comment en êtes-vous venu à vous impliquer auprès de l’AAI?
En 2017, Jason Vary, ancien président de la Commission sur la participation de l’ICA auprès de l’AAI, m’a demandé d’agir à titre de délégué de l’ICA auprès du Comité sur la santé de l’AAI. Il s’agissait à ce moment d’un comité sur la santé plutôt que d’un forum, j’y reviendrai. J’ai accepté avec plaisir. J’ai amorcé ma carrière dans l’intention de devenir actuaire en assurance-vie, mais je me suis senti attiré de plus en plus vers le domaine de la santé. Le fait de siéger au Comité sur la santé de l’AAI pendant les cinq dernières années a eu pour effet d’élargir et de renforcer mon expérience dans ce domaine en me permettant d’observer les pratiques à cet égard dans d’autres régions du monde.
Quelle a été la chose la plus excitante qui vous soit arrivée au sein de l’AAI?
Le 2 septembre 2021, l’AAI a célébré la Journée internationale des actuaires. J’ignorais l’existence de cette journée. En prévision de cette célébration, l’AAI a demandé à quelque 25 actuaires, dont moi-même, d’enregistrer une vidéo YouTube.
J’ai fait de nombreux voyages pour représenter l’ICA à l’occasion d’assemblées de l’AAI. J’en conserve bien des souvenirs intéressants. Lors du voyage à Tokyo, en novembre 2019, au moins quatre présidents de l’ICA, anciens ou actuels, étaient sur le même vol que moi. La plupart d’entre nous ont pris la même rame de métro pour se rendre à l’hôtel. Même chose lors de mon voyage au Mexique l’année précédente. Cette expérience m’a permis de côtoyer le gratin de l’ICA.
Qu’est-ce qui a mené à la création du Forum sur la santé?
En 2021, on a procédé à une certaine restructuration au sein de l’AAI. Dans le cadre de celle-ci, plusieurs comités ont été dissous pour être remplacés par un certain nombre de forums. On a notamment mis sur pied quatre forums dont les membres tiendront une assemblée en personne par année. Le Forum sur la santé est l’un de ces quatre grands forums. On a aussi créé plusieurs autres forums qui ne se réuniront qu’en mode virtuel. Bien entendu, au moment d’écrire ces lignes, les réunions se tiendront vraisemblablement en mode virtuel pendant un moment. Notre prochaine rencontre en personne est prévue à Bruxelles, en Belgique, au printemps 2022. Il reste à voir si cette rencontre en personne sera possible.
Quel est le rôle du Forum sur la santé au sein de l’AAI?
Le rôle du Forum sur la santé consiste à dégager un consensus sur les enjeux en émergence en matière de santé partout dans le monde d’un point de vue actuariel. Le groupe se réunit à peu près tous les deux mois pour discuter des projets sur lesquels nous aimerions voir l’AAI se pencher. Par le passé, les comités élaboraient les thèmes et collaboraient à la recherche, tandis que les forums ne peuvent que suggérer des sujets de recherche. Avec l’approbation des dirigeants de l’AAI, on crée ensuite des groupes de travail chargés de mener les recherches. Le Forum sur la santé envisage également d’élargir son rayonnement à des organismes tels que l’OMS, l’OCDE et la Banque mondiale.
Quel est votre rôle au sein du Forum sur la santé?
J’étais auparavant membre du Comité sur la santé. J’ai accédé à la vice-présidence de ce groupe en 2020. Lors de la dissolution du comité en septembre 2021, je suis devenu président intérimaire du Forum sur la santé. Intérimaire parce que, peu après, l’AAI a désigné un président pour le forum. L’AAI a recours à des critères de sélection comportant notamment des facteurs géographiques et d’autres facteurs relatifs à la diversité. Les membres titulaires auront l’occasion de nommer un représentant ou une représentante pour ce poste. J’ai récemment découvert que l’ICA m’avait nommé!
Quels sont les projets à venir du Forum sur la santé?
Nos projets comprennent la création d’une liste de thèmes ayant des répercussions mondiales sur la santé que différents groupes de travail pourront étudier afin d’en rendre compte à l’AAI. La modélisation des pandémies, le déploiement des campagnes de vaccination contre la COVID‑19 et les répercussions des changements climatiques sur la santé mondiale sont au nombre de ces sujets.
Quels sont les avantages pour l’ICA d’avoir des représentants et représentantes à l’AAI?
Le fait d’avoir des représentants et représentantes à l’AAI permet à l’ICA de contribuer à la profession, d’y exercer une influence et d’apprendre de celle-ci partout dans le monde. L’AAI compte d’autres comités et forums, notamment en matière de professionnalisme, d’éducation, de comptabilité et de réglementation des assurances, d’assurance inclusive, de comptabilité des régimes de retraite, ainsi que de ressources et d’environnement. Dans la mesure où l’Institut peut influencer l’éducation à l’échelle mondiale et s’assurer que notre système d’éducation satisfait aux exigences de l’AAI, nous réussissons à rehausser la crédibilité et la reconnaissance de la profession partout dans le monde.
De la même façon, du côté du Forum sur la santé, l’Institut bénéficie de renseignements concernant les pratiques en émergence dans d’autres pays en matière de santé, ce qui nous permet de faire avancer la réflexion canadienne à cet égard.
À quelle fréquence les forums se réunissent-ils pour discuter des sujets les concernant?
Les quatre grands forums sont censés se réunir en personne une fois par année. Les forums virtuels ne tiennent qu’un appel virtuel annuel.
L’ICA remercie ses bénévoles et reconnaît les efforts qu’ils déploient pour contribuer à faire rayonner la profession actuarielle du Canada, ce qui affermit notre influence en tant que chefs de file et notre voix à titre d’experts.