Par Fergie Galeromeloe, futur membre AICA
Le Mois de l’histoire des Noirs est toujours pour moi un concept nouveau. Je n’ai commencé à le célébrer qu’il y a trois ans, lorsque je suis arrivé au Canada. Je suis né et j’ai grandi au Botswana et, en Afrique, nous ne célébrons tout simplement pas le Mois de l’histoire des Noirs, car nous ne nous sentons pas vraiment associés à cet héritage. Ce n’est qu’après mon arrivée en Amérique du Nord, lorsque j’ai pris connaissance de l’existence de personnalités noires célèbres telles que Frederick Douglass et Harriet Tubman et de leur participation à l’histoire de l’Amérique du Nord, que j’ai commencé à apprécier cette célébration. J’ai trouvé cela fascinant, en fait!
Ce concept qui consiste à consacrer un mois à la commémoration des réalisations de Noirs nord-américains dans l’histoire m’a donné envie d’en savoir plus et de mieux comprendre la vie et la culture des Noirs en Amérique du Nord, plus particulièrement au Canada. Je fais actuellement du mentorat auprès de quelques jeunes hommes noirs à Toronto. Cette expérience m’a permis de me renseigner au sujet de leur vie, de leur culture et, surtout, de leur réalité de Canadiens noirs.
Pendant le mois de février, d’autres mentors jeunesse et moi-même organisons des ateliers dans le cadre desquels on les renseigne au sujet de l’histoire du hip-hop en Amérique du Nord. À notre avis, en transmettant cette connaissance du genre, on peut enseigner la justice sociale à travers les événements historiques et remettre en question le statu quo. C’est aussi un moyen très amusant de prendre connaissance de différents volets de l’histoire et de la culture noire.
Je crois qu’il est aussi très important de célébrer l’histoire des Noirs dans l’univers de l’actuariat et de reconnaître les personnalités noires exceptionnelles dans ce domaine. Pensons, par exemple, à Robert J. Randall Sr, qui a été le premier actuaire noir entièrement qualifié, et, plus récemment, John Robinson (que je trouve très inspirant) et Roosevelt Mosley, les premiers présidents noirs de la Society of Actuaries et de la Casualty Actuarial Society, respectivement.
La communauté noire est sous-représentée au sein de la communauté actuarielle nord-américaine. Elle représente en effet moins de 4 % de l’ensemble des actuaires (en anglais) aux États-Unis. C’est aussi le cas au Canada, et c’est pourquoi j’estime qu’il est particulièrement important, pendant cette occasion spéciale, de souligner les réalisations des actuaires noirs.
Lorsque j’ai entrepris mes études de premier cycle, j’avais l’impression de ne pas être à ma place dans le programme d’actuariat. Le programme comptait très peu d’étudiants et étudiantes noirs cette année-là (environ cinq au total). C’est pourquoi j’ai été très heureux de découvrir la section torontoise de l’International Association of Black Actuaries (IABA).
Grâce à l’IABA, je peux interagir avec des actuaires avec qui je partage une culture et des expériences de vie et apprendre auprès d’eux et elles. Je suis ravi de constater le soutien que l’IABA reçoit d’autres grands instituts actuariels tels que l’ICA. Le soutien de l’ICA et d’autres organismes actuariels indique bien que tout le monde reconnaît le potentiel, le succès et les réalisations des actuaires noirs.
De mon nouveau point de vue, le Mois de l’histoire des Noirs montre que la communauté noire est tout à fait capable d’accomplir de grandes choses et de faire face à l’adversité. Il montre que nous sommes bien plus que la perception qu’a eue de nous la société. Au-delà de célébrer l’histoire, le Mois de l’histoire des Noirs est un moyen de célébrer l’avenir fructueux de notre communauté.
Cet article présente l’opinion de son auteur et ne constitue pas un énoncé officiel de l’ICA.