Cet article a été publié initialement dans l'(e)Bulletin de l’ICA.
Peu importe la profession, il existe des règles strictes pour encadrer l’utilisation adéquate des titres professionnels.
La profession actuarielle ne fait pas exception. La Règle 10 des Règles de déontologie de l’ICA stipule que « Le membre n’utilise les titres d’affiliation et désignations d’un organisme actuariel reconnu [défini comme étant un organisme ayant été accepté en tant que membre titulaire de l’Association actuarielle internationale, ou encore un organe établissant des normes de pratique, un organe-conseil ou un organe de discipline auquel cet organisme a délégué son autorité (p. ex. : la SOA, la CAS, l’IFoA)] que si cet usage est conforme à la pratique autorisée par cet organisme. »
Dans ce contexte, le mot « titre » signifie tout titre conféré par un organisme actuariel reconnu à l’égard d’un poste particulier au sein de cet organisme. Par exemple, les termes « président », « président de comité », « membre du comité » ou « membre », dans le contexte de ces organismes, sont des titres.
Le « titre professionnel », quant à lui, fait précisément référence au statut d’adhésion du membre au sein d’un tel organisme. Dans le cas de la profession actuarielle canadienne, on parle d’associé (AICA) ou de Fellow (FICA) de l’ICA. À l’étranger, on utilise ASA, EA, FSA, ACAS, FCAS, FIA, AIA, CERA, MAAA, etc.
L’ensemble de ces titres professionnels ont ceci en commun : ils confirment que leurs détenteurs satisfont aux exigences professionnelles établies par leur profession. Un titre professionnel n’est pas un droit acquis comme le fait d’obtenir un diplôme de baccalauréat, une maîtrise ou un doctorat. Un titre professionnel doit être maintenu à jour par le renouvellement régulier de votre adhésion (p. ex. : le versement ponctuel de la cotisations) et le respect des exigences de perfectionnement professionnel continu (PPC). Le titre professionnel est en quelque sorte votre permis de pratique. Omettre de maintenir à jour votre adhésion signifie que votre permis de pratique est expiré.
Supposons pour un instant qu’un FICA détient également un titre professionnel d’un autre organisme actuariel reconnu et qu’il décide de mettre fin à cette adhésion. Ce faisant, le FICA a l’obligation de cesser l’utilisation de ce titre professionnel lorsqu’il présente sa qualification professionnelle, que ce soit sur ses publicités d’affaires, son profil sur les médias sociaux ou son curriculum vitæ. Il faut également souligner qu’il devra préciser la date de péremption de son adhésion lorsqu’il fera référence à ce titre professionnel qu’il détenait auparavant.
Dans le contexte actuariel canadien, la bonne utilisation d’un titre professionnel est cruciale pour la protection du public. Le terme « actuaire », en tant que tel, n’est pas considéré comme un titre exclusif en vertu de la loi et pourrait être employé par n’importe quel individu sans que cela ne porte à conséquence pour ce dernier. Ainsi, il est primordial que les professionnels en actuariat pratiquant en tant que Fellow ou associé de l’ICA déclarent leur titre professionnel avec confiance et transparence.
Les FICA et AICA sont requis de préciser leur titre professionnel dans leurs activités d’affaires pour mettre en évidence et renforcer l’autorité et l’identité de la profession au Canada, ainsi que le caractère exclusif de leur adhésion à l’Institut canadien des actuaires.
Michel Simard est le directeur général de l’Institut canadien des actuaires.