Par Geoffrey Melbourne, FICA, président du Groupe consultatif sur la diversité, l’équité et l’inclusion
Deux ans après le début d’une pandémie marquée par les défis et les incertitudes, on serait en droit de s’interroger sur la pertinence du titre de cet article. Mais selon vos intérêts, votre profil démographique ou votre penchant pour les vieux films hollywoodiens, ce titre pourrait évoquer le film de 1967 mettant en vedette Sidney Poitier, décédé récemment. Ou encore la rythmique chantante du classique reggae de Black Uhuru?
Dans le cas présent, je fais référence au film des années 1960. Je n’ai pas revisionné le film avant de rédiger cet article. Toutefois, l’intrigue, qui est centrée sur les difficultés vécues par deux familles pour surmonter leurs inquiétudes au sujet d’un mariage interracial, me semblait parfaite pour commémorer le Mois de l’histoire des Noirs. Et pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour revoir la carrière exceptionnelle de Sidney Poitier?
La tradition bien ancrée du Mois de l’histoire des Noirs nous donne une occasion de réfléchir à la contribution importante que les Noirs ont apportée et qu’ils continuent d’apporter dans tous les secteurs de la société. Pour l’ICA, qui travaille à combler les lacunes en matière de diversité, d’équité et d’inclusion au sein de la profession, la célébration du Mois de l’histoire des Noirs est une marque importante de cet engagement.
Qui est invité ou invitée?
Pourquoi le fait de souligner les occasions telles que le Mois de l’histoire des Noirs fait-il partie intégrante des initiatives de l’ICA en matière de diversité? Avant de réfléchir à cette question, je dois d’abord en poser une plus large : à quoi sert de se renseigner sur l’histoire et, de manière plus générale, de bâtir et de visiter des musées axés sur divers domaines ou présentant des statues de diverses icônes?
Dans ce contexte élargi, on ne peut que constater avec regret que les expériences des Noirs, des Autochtones et des autres groupes minoritaires ont été ignorées, déformées, voire occultées pendant beaucoup trop longtemps dans l’histoire du Canada et d’autres pays développés.
Les valeurs de l’ICA mentionnent ceci : « Nous nous préoccupons des gens. Nous favorisons un environnement diversifié et inclusif. Nous faisons passer l’intérêt public avant le nôtre. » Je suis profondément convaincu que la diversité est une force qui, lorsqu’on l’exploite judicieusement, permet d’obtenir de meilleurs résultats et une viabilité accrue.
Afin de mettre concrètement de cette valeur en pratique, il incombe à l’ICA de commémorer le Mois de l’histoire des Noirs et les autres occasions du genre. Il conviendrait en outre de prendre des mesures concrètes pour remédier aux points susceptibles d’amélioration, par exemple la sous-représentation des groupes mal desservis révélée par le sondage sur la diversité.
Dresser la table
L’été dernier, à mon grand plaisir, on m’a demandé de diriger le nouveau Groupe consultatif sur la diversité, l’équité et l’inclusion, une initiative qui soutient les démarches de l’ICA visant à répondre aux besoins de ses membres à cet égard.
Depuis le début de ses activités au début de l’automne, le groupe a désigné la sensibilisation des étudiants et étudiantes et le recrutement des membres à titre de domaines d’action prioritaires. La qualification actuarielle est un parcours rigoureux. Il est donc essentiel de faire de la sensibilisation et de la promotion à un stade précoce et d’offrir un soutien au moyen de bourses d’études et du mentorat afin d’accroître la représentation au sein des groupes ciblés au fil du temps.
Nous sommes optimistes, mais aussi conscients du fait que le changement ne se produit pas du jour au lendemain et nécessitera de notre part des efforts soutenus et concertés.
Un buffet d’occasions
Devine qui vient dîner était un film avant-gardiste, qui remettait en question les attitudes et qui éveillait la conscience collective. Ces jours-ci, même si nous ne pouvons pas recevoir nos proches, et encore moins des inconnus, il importe de continuer de faire de la place à table, au sens figuré, bien entendu.
J’espère que le fait de souligner le Mois de l’histoire des Noirs peut être considéré comme une célébration des différences qui nous unissent et qu’un jour, la représentation au sein de la profession pourrait être aussi diversifiée que la société dans laquelle nous vivons.
Cet article reflète l’opinion de l’auteur et il ne représente pas une position officielle de l’ICA.