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Le monde a besoin de plus d’organismes comme l’ICA

Par Jason Malone, FICA, président de la Direction des affaires internationales de l’ICA

Les membres connaissent l’ICA en tant que source en matière de normes et de lignes directrices, de professionnalisme et de perfectionnement professionnel continu. Dans son slogan, l’lCA se dit le « porte-parole de la profession actuarielle au Canada », mais je dirais plutôt que notre voix porte bien au-delà de nos frontières nationales.

Mes mentors à l’ICA en matière internationale et prédécesseurs à la présidence de la Direction des affaires internationales (DAI) (Micheline Dionne, Dave Pelletier et Jacques Tremblay) se sont acharnés à transmettre invariablement deux messages : 1 – l’ICA fait beaucoup plus que son poids sur la scène internationale et 2 – notre participation aux activités de l’Association actuarielle internationale (AAI) est importante.

Si je l’ai toujours cru, cela m’est apparu encore plus évident pendant mon séjour à la présidence de la DAI. J’estime aussi que je me dois de m’efforcer de transmettre à mon tour ces messages, non seulement à ceux qui me succéderont dans cette fonction, mais aussi aux membres et aux présidents de la DAI et de ses commissions, du Conseil d’administration et, plus important encore, à vous, mes collègues de l’ICA.

Ces derniers temps, je me suis entretenu avec plusieurs membres de mes réseaux professionnels qui n’ont aucune idée de ce que fait l’ICA sur la scène internationale, de ce qu’est l’IAA, des raisons pour lesquelles nous en sommes membres ou, bien franchement, des raisons pour lesquelles ils devraient s’en soucier. Alors, pendant les quelques mois qu’il reste à mon mandat à la présidence de la DAI, je vais faire de mon mieux pour passer le mot.

Ceux d’entre nous qui connaissent bien les affaires internationales de l’ICA, tant les bénévoles que les membres du personnel de l’ICA, sont profondément convaincus du bien-fondé de ces activités. C’est pourquoi ce commentaire m’a d’abord pris de court. Instinctivement, j’ai réagi en disant « bien sûr que c’est important »… Mais pourquoi? De fait, pourquoi les membres devraient-ils se soucier de l’AAI?

L’importance de notre participation au sein de l’AAI

Nous devons nous soucier de l’AAI et prendre une part active à ses activités parce que nous avons besoin d’assurer un front commun pour la profession à l’échelle mondiale. Nous sommes bien plus forts ensemble qu’en tant qu’entités individuelles pour concurrencer dans un marché mondial. À travers l’AAI, nous parlons d’une même voix à d’autres organismes supranationaux tels que l’IASB, l’OCDE, l’AICA et l’ISSA en ce qui concerne les enjeux mondiaux touchant la profession.

La voix de l’ICA se fait entendre par l’intermédiaire d’une équipe de bénévoles dévoués qui se soucient profondément de l’avenir de la profession, en particulier en ce qui concerne les normes internationales, le professionnalisme et l’éducation, et qui travaillent sans relâche au sein de comités de l’AAI afin d’élaborer et de maintenir des normes rigoureuses pour la profession à l’échelle internationale.

Nos voix contribuent au développement d’autres pays, et nous profitons de la richesse des connaissances que nous acquérons grâce à eux. La participation aux activités de l’AAI favorise la diversité dans nos réflexions et nous apporte de nouvelles façons de voir les défis auxquels fait face la profession. Grâce à notre engagement auprès de l’AAI, nous avons récemment eu le privilège de contribuer à la publication de l’Actuarial Association of Europe portant sur l’application du jugement professionnel par les actuaires (en anglais).

Dans le cadre de notre participation, nous défendons ce en quoi nous croyons, démontrant ainsi encore et encore que l’ICA est un organisme indépendant, capable de prendre ses propres décisions, et défendant les intérêts de la profession et non pas ses propres besoins. Notre principe directeur, qui consiste à faire passer l’intérêt public avant les besoins de l’Institut et de ses membres, est constamment projeté sur la scène internationale.

L’ICA, bon citoyen mondial

En règle générale, le Canada en tant que nation est considéré comme un bon citoyen mondial et, comme le dit le chroniqueur J.J. McCullough sur son site the Canada Guide, [traduction] « la participation active de notre pays au sein de chacune des grandes organisations internationales constitue l’une des qualités les plus respectables du Canada aux yeux des étrangers ».

Par conséquent, dans l’optique de maintenir ce principe directeur, il devrait être tout naturel pour l’ICA de refléter cette réputation nationale au sein de la profession, laquelle a la possibilité de faire de grandes choses pour notre nation et pour la population mondiale.

Notre engagement et notre intérêt envers l’AAI ne datent pas d’hier. Nos efforts remontent à de nombreuses années. De fait, en 1998, Paul McCrossan, ex-président de l’ICA et de l’AAI, a dirigé la restructuration de cette dernière. L’AAI a également été présidée par d’autres membres de l’ICA, dont Rob Brown (2014), Jean-Louis Massé (2006) et Mo Chambers (2001).

Perspectives

Nous travaillons actuellement à favoriser des normes d’éducation rigoureuses partout dans le monde où elles auraient pu se dégrader, et nous avons été influents à cet égard. Nous poursuivrons nos démarches visant à faire en sorte que, à l’international, les candidats acquièrent la formation minimale pour obtenir une qualification actuarielle. Sans relâche, nous avons insisté pour faire avancer la norme NAI 100. Nous souhaitions ainsi soutenir nos démarches relatives à l’application de la norme IFRS 17 aux contrats d’assurance et à l’obtention de lignes directrices supplémentaires pour les membres de l’ICA lorsque d’autres pays y voyaient moins d’urgence. Et nous avons plaidé en faveur d’une AAI solide et dotée d’une saine gouvernance en prenant une part active aux récentes démarches de restructuration, afin de garantir le maintien et le renforcement de la réputation et de la voix de la profession sur la scène internationale.

Le contexte mondial est en évolution et la concurrence est féroce pour la profession actuarielle. Nous avons notre place à la table internationale pour discuter de l’avenir de la profession en ce qui concerne les domaines de pratique, la formation et les normes. Et nous devrions donner l’exemple. L’AAI est le lieu où il convient d’avoir ces discussions et le bon canal pour faire porter notre voix à l’international.

Il peut sembler étrange de terminer cet article en faisant référence à notre Politique sur la stratégie internationale, qui oriente nos démarches. Si elle ne figure pas au sommet de votre liste de lectures, elle contient néanmoins des choses intéressantes et témoigne du travail accompli par mes prédécesseurs. Elle expose essentiellement l’importance de notre participation internationale et les raisons pour lesquelles le monde a besoin de plus d’organismes comme l’ICA.