L’un des rôles essentiels de l’ICA est de faire rayonner l’expertise des actuaires auprès du grand public, puisque leur apport aux questions de société influence la vie des gens d’ici et d’ailleurs.
L’ASSURANCE MÉDICAMENTS PANCANADIENNE
Durant la dernière année, l’un des projets phares de l’Institut canadien des actuaires (ICA) qui reposait fortement sur l’expertise unique de ses membres a été la publication du rapport Régime d’assurance médicaments : Y a-t-il une pilule pour ça?. Avec cet énoncé, l’ICA et ses membres se sont prononcés à titre d’experts sur une question majeure pour la population canadienne, c’est-à-dire doit-on mettre en place une assurance médicaments pancanadienne et quelle forme doit-elle adopter. Étant donné l’importance du sujet abordé, la publication de l’énoncé a été accompagnée d’un communiqué de presse, d’un épisode pour le balado Voir au-delà du risque et d’un article des auteurs sur le blogue du même nom. Il y a également eu plusieurs articles dans la presse canadienne, dont une lettre ouverte dans La Presse par monsieur Bruno Gagnon, membre du Groupe de travail à thème unique.
Mais pourquoi consacrer autant de temps et d’énergie à cette question? Parce que l’ICA et ses membres tiennent à contribuer à la société en offrant une opinion experte aux gouvernements pour les aider à prendre des décisions éclairées. De plus, l’ICA ne s’est pas contenté de publier cet énoncé, il a ensuite rencontré divers acteurs du gouvernement fédéral et de certains gouvernements provinciaux pour discuter des répercussions d’un tel régime sur la population canadienne et des besoins de cette dernière. L’Institut s’est aussi entretenu avec des entités pharmaceutiques et médicales au sujet des prix et de l’accessibilité. Et il ne faut pas oublier les échanges avec assureurs, les syndicats et les employeurs concernant les structures existantes et les régimes collectifs actuels.
C’est pour cela que l’Institut a consacré plus d’un an à la rédaction de cet énoncé public et qu’il a travaillé fort afin que la publication ait lieu avant un vote de la Chambre de communes sur le sujet en février 2021. Comme le débat n’est pas terminé, l’Institut compte bien, dans l’intérêt de la population canadienne, avoir une place à la table des discussions lorsque les gouvernements et les parties prenantes approfondiront le sujet.
RÉGIMES DE RETRAITE À PRESTATIONS CIBLES AU QUÉBEC
En décembre 2020, l’Assemblée nationale du Québec a adopté le projet de loi 68 pour permettre l’établissement de régimes de retraite à prestations cibles. Mais avant l’adoption, la Commission des finances publiques a mené des consultations et a invité l’ICA à participer à la conversation. Bernard Morency, FICA et président de la Direction des affaires publiques de l’ICA, et Krystel Lessard, FICA et bénévole pour la rédaction du mémoire de l’ICA sur cette question, ont représenté l’Institut pendant les audiences en octobre.
« Les régimes à prestations cibles sont un pas important vers cette évolution. La gestion des risques étant un élément clé de leur réussite et leur perpétuité, les actuaires ont un rôle primordial à jouer. Il est excitant de mettre notre expertise de l’avant et de contribuer à innover. »
Krystal Lassard, FICA
Selon madame Lessard, il était important de se pencher sur cette question: « Malgré des changements importants aux règles de provisionnement des régimes de retraite à prestations déterminées, plusieurs promoteurs de tels régimes se sont tournés vers des régimes d’accumulation de capital, entraînant un transfert des risques vers les participants, souvent mal outillés pour gérer ces risques. Le déclin des régimes de retraite à prestations déterminées oblige donc une évolution vers des régimes qui procurent un revenu de retraite viager en permettant la mise en commun des risques. Les régimes à prestations cibles sont un pas important vers cette évolution. La gestion des risques étant un élément clé de leur réussite et leur perpétuité, les actuaires ont un rôle primordial à jouer. Il est excitant de mettre notre expertise de l’avant et de contribuer à innover. »
Parlant de retraite, l’ICA a formulé des commentaires au Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) sur l’interprétation Loi sur les normes de prestation de pension. L’Institut a envoyé ses commentaires directement au BSIF en décembre.
LES PROJETS MENÉS EN COLLABORATION
Bien évidemment, les projets de recherche sont dans l’ADN même de l’ICA. De nombreux rapports, tous plus pertinents les uns que les autres, ont été publiés cette année.
Un projet majeur de la dernière année a été le Rapport du sondage sur les hypothèses de déchéance et de mortalité suivant le premier renouvellement pour les régimes d’assurance temporaire à prime nivelée. La phase 1 a été publiée en avril 2020 et a été le deuxième rapport le plus téléchargé de 2020. La phase 2 a été publiée en décembre de la même année. Les deux phases ont été menées conjointement avec la Society of Actuaries (SOA).
Pour aborder un sujet connexe, c’est-à-dire la retraite et l’avenir d’une partie de la population canadienne, la Casualty Actuarial Society (CAS) s’est jointe à l’ICA et à la SOA pour se pencher sur les soins de longue durée. Ensemble, ils ont publié Un cadre de gestion du risque d’entreprise pour cerner et quantifier les principales préoccupations en mai 2020.
Quelques mois plus tard, l’ICA et la SOA ont également travaillé ensemble sur un autre sujet qui affectera l’avenir de nombreux Canadiens ou, plus précisément, la retraite de ceux-ci. En juillet 2020, ils ont conjointement publié la Décision relative au début des prestations du Régime de pensions du Canada. Le sujet était évidemment d’un grand intérêt pour le public et a été mentionné dans plusieurs publications, y compris Finances et investissement.
L’Institut et ses projets de recherche n’ont pas échappé au sujet de l’heure (et de l’année!): la pandémie de COVID-19. Le rapport publié en octobre 2020 était non seulement le premier de l’Institut à ce sujet, mais également le premier en son genre dans le monde entier. Donc, bien que le projet n’ait pas été mené en collaboration avec une autre entité actuarielle, il leur a probablement été utile en ces temps incertains. Un deuxième rapport a été publié en février 2021 sur ce sujet et d’autres ne sauraient tarder.
Un tout autre projet a attiré l’attention et fut le plus téléchargé de l’année, soit l’Étude de mortalité : Risques normaux grande branche au Canada, publiée en juillet 2020.
LES ACTIVITÉS INTERNATIONALES
Grâce à l’adhésion de l’ICA à l’Association actuarielle internationale (AAI), les membres apportent une contribution précieuse sur le plan international. Tous les bénévoles et le personnel qui participent au volet international tiennent beaucoup à l’AAI et s’impliquent activement pour que la profession ait une voix commune dans le monde. Grâce à l’AAI, nous parlons d’une seule voix des enjeux internationaux qui affectent la profession avec d’autres entités supranationales (International Accounting Standards Board, Organisation de coopération et de développement économiques, Association internationale des contrôleurs d’assurance, Association internationale de la sécurité sociale, etc.).
La voix de l’ICA est portée par une équipe dévouée de bénévoles qui travaille au sein des comités de l’AAI pour élaborer et maintenir des normes élevées à l’international pour la profession. Ces bénévoles ont l’avenir de la profession à cœur, surtout lorsqu’il s’agit de normes internationales, de professionnalisme et d’éducation. Nous contribuons au développement de pays étrangers et profite de la mine de connaissances qu’ils partagent avec nous. Participer aux activités de l’AAI permet de voir les choses sous plusieurs angles et, par conséquent, d’aborder les défis de la profession selon différents points de vue.
L’Institut a pour principe directeur de faire passer l’intérêt public avant les siens ou ceux de ses membres et c’est également le cas sur la scène internationale. Par conséquent, puisque l’ICA met tout en œuvre pour respecter ce principe directeur, il est tout à fait naturel que sa réputation nationale soit mise de l’avant partout dans le monde et cela offre la possibilité d’accomplir de grandes choses pour l’intérêt public mondial.
L’influence des actuaires et de leur expertise ne cesse de grandir et les impacts sont visibles autant au Canada qu’à l’étranger. L’ICA se fait un nom dans le monde entier grâce au travail diligent de ses membres et aux contributions constantes de ses bénévoles.
Le présent article est le troisième d’une série de cinq d’Ensemble, séparés : Rapport annuel de l’ICA 2020-2021. Lisez le deuxième article maintenant : Une éducation qui s’adapte à une profession en évolution. Restez à l’affût pour le prochain article intitulé : Élargir et développer la pratique professionnelle.