Par Dawnn Adeyemo, AICA
Alors que nous continuons à souligner le Mois de l’histoire des Noirs, je ne peux que ressentir un mélange d’émotions. J’éprouve de la fierté pour tout ce que nous avons accompli en tant que société, de la tristesse lorsque je pense à tout ce qu’il reste encore à faire et de la culpabilité à l’égard des privilèges qui me sont accordés et auxquels beaucoup d’autres personnes qui me ressemblent n’ont pas accès.
Les célébrations du Mois de l’histoire des Noirs font rayonner toutes les réalisations des hommes et des femmes qui nous ont permis d’en arriver là où nous sommes aujourd’hui et nous rappellent ceux qui portent le flambeau aujourd’hui.
« Pour moi, le Mois de l’histoire des Noirs est aussi un rappel nous indiquant qu’il y a encore à faire et que d’autres mesures doivent être prises pour venir à bout des obstacles institutionnels et des préjugés inconscients. »
Au cours des dernières années, le soutien apporté dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs a pris la forme de colloques présentant des conférences données par des personnes noires, d’ateliers, de déjeuners-conférences, de dons de charité, etc. Ce sont tous d’excellents moyens d’engager la conversation et de sensibiliser la communauté à des sujets qui touchent les Noirs, mais je trouve que la conversation va rarement au-delà de cette introduction. Le dialogue sur les moyens de rendre notre société plus inclusive doit s’étendre au-delà du mois de février et devrait faire partie intégrante de notre façon de vivre au quotidien.
Bien sûr, un message touchant d’un PDG ou d’un cadre supérieur pendant le Mois de l’histoire des Noirs est le bienvenu. Toutefois, ce sont les actions supplémentaires visant à instaurer un sentiment d’inclusion et d’appréciation de la diversité au sein de l’organisation qui permettent de faire véritablement le pont entre les paroles et les actes. Il faut un engagement accru pour modifier les politiques d’entreprise qui ne favorisent pas le traitement équitable pour tous et toutes. J’ai la chance de travailler au sein d’une organisation qui s’efforce de joindre le geste à la parole en accordant une priorité à la diversité, comme en témoignent les notes élevées qu’elle obtient constamment dans les enquêtes sur l’engagement des employés en ce qui concerne la diversité. C’est là l’aboutissement d’efforts conscients visant à favoriser l’embauche au mérite en réduisant les préjugés.
Le fait de prévoir une formation obligatoire sur le respect en milieu de travail et la discrimination raciale est une autre façon d’amorcer le changement. Il peut également être utile d’avoir régulièrement des discussions sur les micro-agressions souvent commises par des personnes bien intentionnées (lesquelles peuvent malheureusement entraîner une discrimination et un harcèlement accrus). Pour en maximiser l’efficacité, on peut confier ces conversations et ces formations à des professionnels et professionnelles en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, en sous-traitance.
« Il est important de reconnaître et de célébrer tous les jours l’apport des personnes noires d’hier et d’aujourd’hui, et pas seulement en février. »
Si votre organisation ne compte que quelques personnes noires pour discuter de la manière de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs, c’est là que le travail doit commencer, notamment par la tâche difficile, mais nécessaire, de revoir les politiques de l’entreprise à tous les niveaux afin d’accroître la diversité et de prendre des mesures pour inclure les personnes marginalisées.
Un excellent moyen de s’assurer que la diversité demeure une priorité consiste à l’inclure dans le code de conduite ou dans les valeurs qui servent de fondement au fonctionnement de l’organisation. Lorsqu’il existe une base de respect et d’inclusion, il devient plus facile de s’y appuyer et de favoriser une culture ouverte à tous et toutes.
Le Mois de l’histoire des Noirs offre une occasion de célébrer, mais aussi de réfléchir. Nous avons la responsabilité de chercher à établir une société dans laquelle il n’est pas nécessaire de dédier un mois à la célébration des Noirs parce qu’ils sont célébrés toute l’année. Je suis noire 365 jours par année. J’ai bon espoir que nous nous dirigions progressivement vers une société dans laquelle les Noirs en général se sentent célébrés, soutenus, respectés et inclus tout au long de l’année.
Cet article présente l’opinion de son autrice et ne constitue pas un énoncé officiel de l’ICA.