Par Christine Chui, FICA, André Choquet, FICA, et Yves Guérard, FICA, membres de la Commission sur les changements climatiques et la viabilité de l’ICA
Comme l’explique un article antérieur, l’Indice actuariel climatique (IAC) fournit des mesures objectives des changements spécifiques et regroupés dans les extrêmes climatiques et le niveau de la mer à l’échelle du Canada et des États-Unis, et est fondé sur une analyse des données saisonnières issues de sources scientifiques neutres concernant six composantes, recueillies depuis 1961. Ces composantes sont les suivantes :
- La fréquence des hautes températures extrêmes;
- La fréquence des basses températures extrêmes;
- La fréquence des vents forts;
- La quantité maximale de fortes précipitations pendant le mois;
- La plus longue période de jours secs consécutifs au cours des 12 derniers mois;
- La variation du niveau de la mer.
Les données recueillies pour chaque composante contribuent à l’IAC combiné avec une pondération égale, mais le signe de la variation des basses températures est inversé. Vous trouverez des précisions concernant chacune des composantes sur le site Web de l’IAC.
L’IAC ne fait pas référence à la cause des changements climatiques et ne fait pas de prévisions quant aux changements futurs; il résume plutôt des événements historiques. Un IAC plus élevé signifie que la différence avec la période de référence est plus significative d’un point de vue statistique.
De quelle façon estime-t-on les valeurs de l’IAC?
La valeur de l’IAC la plus citée est la moyenne mobile des 20 dernières saisons pour l’ensemble des États-Unis et du Canada. Les valeurs de l’IAC sont disponibles pour le Canada et les États-Unis séparément, ainsi que pour chacune des sept régions des États-Unis et des cinq régions du Canada. Il convient de mentionner que les États-Unis et le Canada réunis ne produisent pas une moyenne pondérée des États-Unis et du Canada, mais plutôt une valeur recalculée pour l’univers statistique comprenant les 12 régions. Il en va de même pour le regroupement des régions en pays. Une plus grande granularité est également disponible en ce qui concerne l’échelle du temps, jusqu’aux saisons et aux mois.
D’où les données proviennent-elles?
Les valeurs de l’IAC sont calculées à partir de données recueillies dans un vaste réseau de stations météorologiques et côtières aux États-Unis (à l’exception d’Hawaï et des territoires américains non incorporés) et au Canada.
Les données canadiennes sont recueillies dans cinq régions différentes, soit le Pacifique du Nord‑Ouest (NWP), l’Arctique central (CAR), les Plaines du Nord (NPL), les Forêts du Nord-Est (NEF) et l’Atlantique du Nord‑Est (NEA) :
En ce qui concerne le niveau de la mer, étant donné que les stations utilisées dans l’analyse sont moins nombreuses que les stations météorologiques utilisées pour produire les données sur grille pour les autres composantes, les valeurs pour les données manquantes sont estimées par interpolation et extrapolation. De plus, les données relatives au niveau de la mer ne concernent que les régions côtières étant donné qu’il n’existe pas de mesures des niveaux de l’eau dans les terres associées aux inondations.
En raison de la réduction du nombre de stations météorologiques en activité dans le Nord du Canada, les données recueillies ne permettaient pas d’assurer une couverture géographique stable. Pour résoudre ce problème, la méthodologie a été revue en avril 2019 pour ajouter une nouvelle étape de calcul.
Avant d’exécuter le processus de calcul de l’IAC, nous supprimons d’abord les points sur grille qui sont instables dans le temps pour ne conserver qu’un ensemble stable de points pour lesquels les données de chaque mois ont été disponibles au moins 90 % du temps dans chaque décennie de 1960 à aujourd’hui. Cet ajustement a eu pour effet de réduire légèrement les indices reformulés, mais la tendance à la hausse sur les 20 dernières années est demeurée la même.
Quelle est la tendance de l’IAC du Canada?
Les valeurs canadiennes de l’IAC sont calculées à partir des données recueillies dans les cinq régions mentionnées plus haut. L’IAC pour le Canada et les États-Unis affiche des tendances à la hausse semblables. Dans ce graphique, la moyenne mobile sur cinq ans pour l’IAC canadien est représentée par la ligne noire et les valeurs saisonnières sont représentées par les barres verticales :
Graphiques de l’IAC pour les cinq régions canadiennes :