Par Chris Fievoli, FICA
Pour tous ceux et celles d’entre nous qui détiennent le titre de FICA ou d’AICA, ces quatre lettres durement gagnées peuvent signifier bien des choses. Elles représentent, bien sûr, une réalisation reconnue, mais elles attestent aussi de notre expertise en matière de pratique actuarielle et indiquent que nous sommes dignes de confiance pour effectuer un travail de haute qualité conformément à des normes établies. Nos titres professionnels peuvent aussi constituer une obligation juridique importante, du fait que seul un FICA peut exercer certains rôles exclusifs, par exemple celui d’actuaire désigné.
Mais qu’en est-il pour les actuaires qui délaissent le travail purement actuariel pour occuper des fonctions davantage axées sur la gestion? Qu’en est-il pour les membres de l’ICA qui travaillent à l’extérieur du Canada ou qui effectuent une transition vers la retraite? Dans mon cas, mon emploi au siège social de l’ICA signifie que je n’accomplis plus activement de fonctions actuarielles. Il ne m’est toutefois jamais venu à l’esprit de renoncer à mon titre, et ce, pas seulement parce que l’ICA est maintenant mon employeur. En fait, mon titre me permet de demeurer au courant de ce qui se passe dans l’univers actuariel au Canada et de rester en contact avec mes collègues de la profession. J’accorde toujours beaucoup de valeur à mon titre de FICA.
J’étais curieux de savoir ce que représentait le titre de FICA ou d’AICA pour d’autres membres dont la carrière n’est pas traditionnelle ou arrive à maturité. Je me suis donc entretenu avec trois collègues pour connaître leurs réflexions sur la question.
Zahid Salman, FICA, a connu une carrière diversifiée. Il a commencé à titre d’actuaire en régimes de retraite dans le volet technique, pour passer ensuite à une pratique davantage orientée vers le client. Il s’est ensuite intéressé à la gestion, pour occuper diverses fonctions dans ce domaine, ce qui l’a amené à accéder, en 2018, au poste de président et chef de la direction de Green Shield Canada. Même si son titre de l’ICA n’est pas essentiel à l’exécution de ses fonctions, il n’a jamais envisagé de l’abandonner. Il est aussi d’avis que le fait de satisfaire aux exigences de perfectionnement professionnel continu (PPC) lui permet de demeurer plus au fait de ce qui se passe au sein de la profession et des enjeux importants.
Comme le dit Zahid : « Le programme de PPC est bien conçu, car il est davantage axé sur le perfectionnement pertinent pour le poste occupé qu’uniquement sur le travail actuariel technique, qui n’est peut-être plus aussi pertinent pour certains d’entre nous. »
« Dans la situation actuelle, son titre indique plusieurs compétences qui ne sont pas nécessairement liées à la pratique actuarielle technique. Pensons, notamment, aux compétences financières, à la capacité de résoudre des problèmes, ainsi qu’à une crédibilité accrue dans des rôles de gestion dans les secteurs des ressources humaines et des assurances. »
– Chris Fievoli, FICA
« Le fait de conserver mon titre de l’ICA me permet de rester en contact avec la profession grâce au perfectionnement, au réseautage et à d’autres occasions. » Zahid a là un argument valable. Il existe de nombreuses façons de rester en contact avec la profession, dont le PPC, et l’adhésion à l’ICA permet de laisser toutes ces portes ouvertes.
Brad Wallis, FICA, et moi avons eu l’occasion de travailler (et de jouer au curling) ensemble il y a quelques années. En 2010, il a accompli un projet de trois semaines à Tokyo. Il a été séduit par la culture de l’Asie et par les possibilités qu’elle offre. Après des séjours aux Philippines et au Vietnam, il a récemment déménagé en Indonésie pour occuper le poste de chef de la gestion des produits et des affaires en vigueur chez Manuvie. Bien qu’il soit très loin du Canada, son adhésion à l’ICA conserve toute sa pertinence.
D’une part, il reconnaît la valeur pratique de l’adhésion, qui lui permet de se tenir au courant des normes en vigueur et d’utiliser les publications et le contenu éducatif de l’ICA, ce qui peut lui être utile lorsqu’il travaille pour une société mère canadienne. L’excellente réputation internationale des titres de l’ICA est un autre atout de taille. « Je suis fier d’être titulaire de ce titre, qui est un symbole de compétence et de professionnalisme », dit-il. « Je me réjouis du fait que l’Institut se soit doté d’une stratégie solide visant à avoir une incidence sur le bien-être financier des sociétés qu’il sert. Les FICA peuvent appuyer cette stratégie en représentant l’ICA sur les marchés étrangers et en partageant leur expertise pour exercer un effet positif sur la sécurité financière de gens de partout dans le monde. »
C’est une chose que j’entends souvent de la part de la communauté internationale. Les Canadiens et Canadiennes fournissent un apport important à des organismes internationaux tels que l’Association actuarielle internationale, mais leur travail ici, par exemple les normes de pratique, est activement examiné, et parfois adopté, dans d’autres pays. Maintenir un lien lorsqu’on est à l’étranger ne vise pas seulement à garder le contact avec son pays d’origine.
Denise Lang, FICA, continue à s’engager auprès de la profession et à y contribuer, même à la retraite. Après une longue carrière dans le cadre de laquelle elle a occupé les postes de directrice financière dans le secteur des assurances et d’actuaire en chef de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, elle demeure active au sein de la communauté actuarielle, notamment à titre de membre du conseil d’administration de BMO Assurance et de bénévole au sein de l’ICA.
Elle maintient son adhésion à l’ICA, en particulier en raison de son travail d’administratrice, afin de se tenir au courant des actualités dans le monde de l’actuariat et de continuer à respecter les exigences de PPC. « Ma participation aux activités de commissions me permet de rester en contact avec notre secteur d’activité. Cela est intéressant pour moi personnellement et fait de moi une meilleure administratrice. »
« Il convient de mentionner que bon nombre de nos membres, actifs et retraités, mettent leurs talents au service de divers conseils d’administration, dont ceux d’organisations hors du secteur de l’actuariat. Le titre de FICA s’assortit d’une crédibilité instantanée et constitue un autre moyen permettant à notre profession de servir le public. »
– Chris Fievoli, FICA
Bien que la carrière de ces membres ait connu un virage, c’est leur engagement à l’égard de l’apprentissage continu et de l’apport à la profession qui fait d’eux des actuaires. Nous avons tous et toutes en commun une volonté d’aider les Canadiens et Canadiennes et d’autres populations du monde à assurer leur sécurité financière, même si nous n’effectuons plus de travail actuariel à proprement parler. C’est ce que signifie pour moi le fait d’être Fellow de l’Institut canadien des actuaires.
Cet article présente l’opinion de son auteur et ne constitue pas un énoncé officiel de l’ICA.