Cet article a été publié initialement dans l'(e)Bulletin de l’ICA.
L’importance de faire du bénévolat est presque devenue un mantra pour Sharon Giffen, présidente de l’ICA en 2017-2018. Fellow de l’Institut canadien des actuaires depuis plus de 30 ans, Mme Giffen a occupé divers postes chez Foresters, dont ceux de chef de la gestion des risques, de chef de la direction de Foresters Canada, chef des services financiers, actuaire en chef et vice-présidente, actuariat. Elle a fait beaucoup de bénévolat pendant sa carrière professionnelle et poursuit sur cette voie pendant sa retraite.
Rechercher des défis intellectuels intéressants
« J’ai eu ma première expérience de bénévolat tout juste après avoir obtenu ma qualification. Comme bien d’autres, on m’a recrutée au sein d’un comité d’examen de la SOA à titre de rédactrice de questions et de correctrice », dit-elle. « Je ne me suis pas sentie intimidée vu l’excellente orientation qu’on offrait aux petits nouveaux. De plus, comme je venais de terminer mes examens, la relecture de la matière du point de vue d’une rédactrice de questions constituait un défi intellectuel intéressant, ce que j’ai toujours recherché tout au long de ma carrière.
Être à l’aise de s’exprimer
Pour Mme Giffen en tant que nouvelle bénévole, s’exprimer en groupe relevait du défi, en particulier lorsqu’elle y était la seule étrangère. Il faut du temps pour comprendre le rythme et le déroulement des réunions et s’assurer d’apporter des points pertinents et opportuns. Pour être en mesure de bien relever ce défi, elle se portait souvent volontaire pour prendre le procès-verbal des réunions. Étant donné que personne n’aimait cette tâche, les participants lui étaient reconnaissants de s’en charger et cela lui donnait le temps de se mettre à jour tout en étant utile au groupe.
« La plus grande valeur pour moi, cependant, résidait dans le fait que les procès-verbaux doivent être exacts. J’ai donc ainsi eu la chance de m’entretenir avec les dirigeants du groupe pour m’assurer de bien consigner les renseignements ou pour mieux comprendre une question que je voulais résumer dans les notes », dit-elle. « Cela m’a aussi permis de soulever des points auprès des dirigeants (à l’extérieur de la réunion) et de comprendre si cela était pertinent. Le cas échéant, souvent, le président me demandait de développer mon idée lors de la réunion suivante – un moyen facile d’avoir la parole sans devoir intervenir au beau milieu d’une conversation. »
Si vous voulez qu’une chose se fasse, confiez-la à une personne occupée
Il peut être difficile d’atteindre un bon équilibre entre sa vie professionnelle, sa vie personnelle et le bénévolat. Mme Giffen reconnaît que pendant certaines périodes où elle était sous pression, le bénévolat a parfois contribué à augmenter son degré de stress. « Même dans ces circonstances, j’ai toujours été en mesure de mettre les bouchées doubles et d’accomplir ce qui devait être fait tout en m’assurant d’avoir aussi du temps pour faire les choses qui me rapporteraient à long terme, comme le bénévolat », dit-elle.
« Lorsqu’on est sous pression, il importe de penser à établir les priorités. Il y a les choses “importantes”, les choses “urgentes” et les autres que l’on “peut reporter” ou que l’on “peut déléguer”, dit-elle. « J’y trouvais un équilibre en veillant à ce que les choses urgentes ne nuisent pas aux choses importantes. Les deux nécessitent qu’on leur consacre du temps. Je reportais ou je déléguais certaines activités… on ne peut pas tout faire soi-même! »
Développer des réseaux qui seront utiles tout au long de la carrière
Elle ajoute que le bénévolat est l’un des moyens les plus aisés de réseauter. « En veillant à toujours accorder de l’importance à votre travail de bénévolat, vous aurez un réseau préétabli de contacts à rechercher lors des activités de réseautage; vous pourrez utiliser le travail que vous avez accompli ensemble à titre de point commun pour entamer la conversation », dit-elle. « De plus, il est fort probable que vous élargirez votre réseau lorsque vos collègues bénévoles vous présenteront à leurs amis et collègues, ce que vous ferez aussi pour eux. » De fait, bon nombre de postes bénévoles qu’elle occupe actuellement sont attribuables à des conversations qu’elle a eues avec d’autres bénévoles de son réseau qui lui ont parlé de ces occasions. Les postes de direction qu’elle a occupés au sein de groupes bénévoles lui ont été utiles au moment d’obtenir des promotions au travail.
Et la plongée sous-marine dans tout ça?
Mme Giffen s’est initiée à la plongée sous-marine dès l’obtention de sa qualification. C’est la récompense qu’elle s’est offerte pour avoir complété ses examens. Elle voulait relever le défi d’acquérir une nouvelle compétence et avoir une occasion de sortir de sa zone de confort.
« La plongée est pour moi une expérience dépaysante, paisible et relaxante mentalement », dit-elle. « Il s’agit d’une excellente combinaison entre la grande solitude – la communication est très limitée sous l’eau – et le partage d’une expérience avec son partenaire de plongée, avec lequel on peut ensuite discuter de tout ce qu’on a vu. Cela dit, on se retrouve complètement hors de son élément naturel et on doit surveiller son environnement, ainsi que l’équipement qui nous tient en vie. » Elle ajoute que l’observation des poissons et autres créatures dans leur habitat naturel la comble chaque fois d’une grande satisfaction.
L’importance que revêtent la formation, l’attitude et les collègues
Mme Giffen a vécu une expérience effrayante en plongée lorsque le tuyau qui reliait l’embout à la bonbonne s’est détaché.
« J’ai tout de suite eu un moment de panique lorsque j’ai découvert que le tuyau qui flottait était censé être attaché », se rappelle-t-elle. « Ma formation et ma capacité de garder mon calme ont été toutes deux importantes. J’ai saisi mon octopus, je m’y suis rattachée (pour pouvoir respirer!), puis j’ai tout de suite avisé mon partenaire et nous avons mis fin à notre plongée (parce que je n’avais plus de mécanisme de secours). En plongée, comme dans ma carrière, la formation, l’attitude et les collègues sont essentiels pour obtenir de bons résultats. »
L’avantage de travailler hors de sa zone de confort
« Le bénévolat est d’autant plus utile lorsqu’il se rapporte à votre travail tout en étant différent de celui-ci », soutient-elle.
« J’ai aussi fait beaucoup de bénévolat dans des domaines tout à fait extérieurs à ma profession; je suis bénévole pour notre club de curling », dit-elle. « Je fais régulièrement du bénévolat chez Foresters. J’ai accompli de nombreuses tâches, allant de la dotation des lignes téléphoniques pour un radiothon jusqu’à la participation à des constructions pour Habitat for Humanity, à la construction de terrains de jeux pour KABOOM!, à la préparation de nourriture dans un refuge pour enfants à la suite des inondations survenues à Calgary et à l’organisation d’une collecte de vêtements pour un refuge pour femmes. J’ai aussi participé au décompte des poissons afin d’aider des chercheurs à comprendre l’évolution de la vie piscicole dans des récifs des Caraïbes. S’engager, ça fait du bien. »