Le document 14e sondage annuel sur les risques émergents : Principales constatations fait le suivi des réflexions des gestionnaires de risques sur le sujet, au‑delà du cycle de planification normal en énonçant les tendances des risques émergents au fil du temps et il recherche leurs répercussions stratégiques. Il présente également un aperçu de la façon dont les équipes se préparent au pire tout en ébauchant des stratégies pour s’en sortir le mieux possible. Le rapport complet sera publié au printemps 2021.
Mené en novembre 2020, ce sondage comporte à la fois des questions quantitatives et qualitatives, ce qui favorise l’uniformité d’une année à l’autre et permet le partage de l’évolution des pratiques de gestion du risque. Les réponses confidentielles des 188 participants de partout dans le monde, et plus particulièrement les commentaires, permettent aux gestionnaires de risques d’être anonymement en contact avec leurs pairs et d’échanger sur leurs nouvelles façons d’envisager le risque.
À partir d’une liste de 23 risques répartis dans cinq catégories, on a invité les répondants à choisir le principal risque actuel, les cinq principaux risques émergents, les principaux risques émergents et trois ensembles de combinaisons à deux risques. Les catégories : économie, environnement, géopolitique, société et technologie. On a ensuite posé des questions sur les pratiques liées aux principaux indicateurs de risque, à la gestion du risque d’entreprise et aux sujets d’actualité.
Le sondage en ligne a enregistré une hausse marquée des réponses sur le risque de pandémies/maladies infectieuses. Ce risque est maintenant classé au premier rang par 45 % des répondants interrogés au sujet du risque actuel le plus important. Cela n’est pas étonnant étant donné que les récentes pandémies, comme celle de l’Ebola en 2014, avaient eu peu d’impact financier dans les pays développés, alors que les confinements ont donné lieu à d’importantes perturbations dans le monde en 2020.
« Le sondage de cette année est intéressant. La hausse marquée du risque associé aux pandémies/maladies infectieuses était prévisible; près de la moitié des répondants (45 %) l’ont choisi à titre de principal risque (par rapport à 2 % l’an dernier) », explique Max Rudolph, FSA, CFA, CERA, MAAA, Rudolph Financial Consulting, LLC, auteur du rapport de recherche. « Ce risque a grimpé à titre de risque émergent, mais figurait au nombre des dix principaux risques émergents dans les sondages antérieurs. Les technologies perturbatrices et la mondialisation sont les seuls autres risques qui affichent une hausse d’au moins 5 % par rapport au sondage précédent. Même le risque tel que celui des catastrophes naturelles : tempêtes tropicales est descendu légèrement dans la liste des risques émergents, alors qu’on a enregistré un nombre record d’ouragans et de tornades. »
Que révèlent encore les constatations?
Les constatations du sondage au chapitre de l’économie mondiale révèlent des attentes à la baisse, un plus grand nombre de répondants ayant des opinions négatives en comparaison au sondage précédent. Près de 20 % des répondants s’attendent à ce que l’année 2021 soit bonne ou excellente, mais 25 % entretiennent de faibles attentes à ce chapitre. Cela pourrait refléter l’incertitude économique découlant de la pandémie.
Les risques géopolitiques dominent et les risques sociétaux sont également en hausse. Les risques émergents de nature géopolitique sont demeurés stables par rapport à 2019 dans le choix des cinq risques émergents, mais ils demeurent la principale catégorie de risque. La catégorie société est la seule à afficher une augmentation importante. Les catégories économie et environnement affichent toutes deux une baisse, tandis que les risques technologiques sont en hausse.
« Étant donné que nous maintenons l’uniformité des risques d’une année à l’autre, nous sommes en mesure d’établir des tendances quant aux résultats, ce qui est très intéressant. Les pandémies/maladies infectieuses ont grimpé en flèche à titre de risque actuel principal dans l’esprit de tous, mais le fait qu’elles n’aient pas grimpé en tête de liste des risques émergents ou de combinaisons de risques montre la crédibilité du sondage », souligne M. Rudolph. « L’horizon temporel d’un risque actuel est très court, tandis que celui d’un risque émergent peut être de dix ans ou plus. »
« L’horizon temporel d’un risque actuel est très court, tandis que celui d’un risque émergent peut être de dix ans ou plus. »
Max Rudolph, FSA, CFA, CERA, MAAA
Comme bien des employés en 2020, les gestionnaires de risques ont dû en faire plus avec moins, ce qui n’est pas surprenant, selon M. Rudolph. Alors que 53 % des répondants ont déclaré une activité accrue (et seulement 15 % ont vu leur effectif augmenter) en 2020, 38 % s’attendaient à ce que cette tendance se maintienne en 2021. Malgré le contexte difficile au chapitre du risque, 9 % des répondants ont connu une réduction du personnel en 2020 et 10 % prévoient une baisse du financement en 2021. Les gestionnaires de risques sont invités à prendre des raccourcis au moment même où leurs compétences sont des plus nécessaires.
« Au-delà des assureurs, je crois que les résultats montrent que les risques évoluent et que nous devrions continuer à assurer le suivi de tous nos risques de manière qualitative, même s’ils ne figurent pas parmi les cinq principaux », souligne M. Rudolph. « Cette année, pour des raisons évidentes, les risques associés aux pandémies ont grimpé en flèche. Précédemment, il y avait les changements climatiques qui avaient progressé vers le haut, et avant cela, les cyberrisques, et avant encore, la volatilité financière. On ne peut donc se tourner les pouces ni s’asseoir sur ses lauriers. La gestion du risque est un processus et non pas un projet. »
Le document 14e sondage annuel sur les risques émergents : Principales constatations a été parrainé par l’Institut canadien des actuaires (ICA), la Casualty Actuarial Society (CAS) et la Society of Actuaries (SOA).