Chaque année, le mois de l’histoire des Noirs célèbre la culture, l’histoire et les réussites des Noirs.
Notre organisme, qui fait la promotion de la diversité et de l’inclusion auprès de ses membres, est ravi de pouvoir souligner les contributions uniques et significatives des actuaires canadiens noirs. Cependant, le Mois de l’histoire des Noirs est également l’occasion pour notre profession de déterminer en quoi elle doit s’améliorer.
Obtenir sa désignation de Fellow n’est jamais facile. Et pour les actuaires noirs, ce cheminement peut être affecté par de la discrimination, une méconnaissance de la profession et divers obstacles concrets à l’obtention du titre.
Gloria Asare, AICA, FCAS et superviseure pour l’International Association of Black Actuaries (IABA) nous parle de son expérience et, ce faisant, confirme l’importance cruciale de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs et d’améliorer l’équité de notre profession si nous voulons en être fiers.
Comme Associée de l’Institut canadien des actuaires (ICA) et Fellow de la Casualty Actuarial Society (CAS), quelle importance donnez-vous à vos désignations?
Au-delà des désignations elles-mêmes et de l’augmentation du nombre d’occasions professionnelles qui viennent avec, le parcours a été difficile pour arriver où j’en suis, même si je me suis aussi épanouie. Surmonter plusieurs échecs, rester concentrée sur ses buts malgré les contretemps et persévérer à travers les difficultés de la vie renforcent forcément le caractère d’une personne. Et comme moins de 2 % des actuaires pleinement agréés en Amérique du Nord sont Noirs, c’est très valorisant d’avoir réussi cet accomplissement et, par conséquent, d’être en mesure d’inspirer d’autres personnes à poursuivre cette carrière ou une autre profession.
Vous venez d’obtenir votre titre de Fellow de la CAS ce mois-ci. Pouvez-vous nous parler d’un moment mémorable du processus?
Définitivement ma dernière tentative au huitième examen. Je venais d’accoucher, j’étais en congé de maternité et j’habitais à deux heures du centre d’examen le plus près. J’allaitais encore et ma fille refusait la bouteille. Donc, pour que je puisse passer l’examen, mon mari, qui est professeur à l’université, a dû modifier son horaire de cours et nous conduire en ville, la veille de l’examen. Le jour J, je me suis levée extrêmement tôt pour nourrir ma fille. Ensuite, je suis partie cinq heures pour faire l’examen. Aussitôt que j’ai eu terminé, j’ai dû courir à l’hôtel pour allaiter ma fille. Ce n’est vraiment pas facile d’être la seule source d’alimentation de quelqu’un. J’étais vraiment soulagée d’avoir réussi l’examen.
Qu’est-ce que le Mois de l’histoire des Noirs représente pour vous?
C’est un moment où je médite sur plusieurs questions. Je pense aux difficultés auxquelles la communauté noire est confrontée de nos jours, mais aussi depuis des siècles. Comme immigrante, je pense aussi à la situation de toutes les communautés noires dans le monde. Je suis reconnaissante envers ceux et celles qui sont venus avant moi et qui ont ouvert la voie pour que j’ai l’occasion de devenir Fellow. Même si je vois l’espoir et l’inspiration que ces progrès ont apportés à certains, penser à tout le travail qu’il reste à faire peut être épeurant.
Pourquoi est-ce important que les entreprises soulignent le Mois de l’histoire des Noirs?
Parce que les défis de la communauté noire sont bien réels. Nos collègues, nos clients et les résidents dans les domaines où nous travaillons sont tous affectés, d’une manière ou d’une autre. Donc, prétendre que les difficultés n’existent pas n’est pas une option viable. Avec un minimum d’efforts, n’importe qui dans n’importe quel bureau peut faire une différence. On peut poser plus de questions et s’éduquer davantage. Et on peut appuyer les initiatives favorisant la diversité, l’équité et l’inclusion en s’inscrivant à un groupe-ressource d’employés local, en participant au Mois de l’histoire des Noirs, etc. Globalement, nos collègues devraient essayer d’en apprendre davantage plutôt que d’éviter de parler de diversité, d’équité et d’inclusion.
En quoi l’IABA est-elle essentielle dans la création d’un milieu de travail plus diversifié et inclusif?
L’IABA est dédiée à faire croître le nombre d’actuaires noirs émérites et à faire connaître les obstacles importants que plusieurs actuaires noirs, en devenir ou chevronnés, doivent surmonter dans une profession où les examens sont supposément le plus grand égalisateur de tous. L’IABA est aussi un lieu sûr où des collègues peuvent se réunir, être vulnérables, donner ou recevoir des conseils professionnels et se soutenir à travers les défis du quotidien. Pour en savoir plus, visitez le www.blackactuaries.org (site en anglais) ou écrivez-nous au iaba@blackactuaries.org.