« Le défi de toutes les organisations professionnelles, c’est de gérer la tension entre l’intérêt du public et les intérêts professionnels de ses membres », explique Michel Simard, directeur général de l’ICA. Dans la conduite de ses activités et de ses programmes, l’Institut applique son premier principe directeur, soit de faire passer l’intérêt du public avant les besoins de la profession et de ses membres. Qu’il s’agisse de parfaire la norme de qualification, de réviser les normes de pratique ou de s’assurer du respect des Règles de déontologie par ses membres, l’Institut travaille continuellement dans l’intérêt public.
Cette année a aussi marqué un tournant pour l’Institut en ce qui a trait à la diversité et l’inclusion. Quels gestes ont été posés concrètement par l’Institut en 2020 pour tenir son engagement envers la population? Ou comme le résume si bien Michel : « Qu’avons-nous fait pour orienter la force et la puissance intellectuelles de la profession actuarielle vers le mieux-être de l’ensemble »?
DES MÉCANISMES CONSTAMMENT RAFFINÉS
Pour garantir que l’intérêt public demeure au premier plan de la profession actuarielle, l’Institut a adopté plusieurs changements au niveau de sa structure de gouvernance en 2019 qui sont entrés en vigueur le 1er janvier 2020. Une nouvelle impulsion a ainsi été donnée avec la création du Conseil de surveillance de la profession actuarielle (CPSA). Composé de 15 personnes expérimentées, provenant à la fois des rangs de la profession et de l’extérieur, le CSPA est chargé d’assurer une surveillance indépendante et objective du Conseil des normes actuarielles, du Conseil sur le professionnalisme et la supervision des titres de compétence (CPSTC), du Conseil de déontologie et du Groupe de candidats à un tribunal.
Pour le CSPA, l’année 2020 a été consacrée à établir les fondements de son bon fonctionnement. « Il y a tout un travail en arrière-plan qui a été effectué pour mettre au point nos mécanismes qui nous donneront la capacité de mettre davantage l’accent sur les questions clés liées au professionnalisme au sein de l’Institut en 2021 » explique Lynn Blackburn, directrice, pratique professionnelle et gouvernance à l’ICA.
Sous la gouverne du CSPA, les bénévoles du Conseil sur le professionnalisme et la supervision des titres de compétence ont travaillé à peaufiner la norme de qualification en matière de perfectionnement professionnel continu (PPC). Les membres de l’ICA ont été consultés à la fin de l’été 2020 concernant les précisions apportées à la norme de qualification. Au mois de novembre 2020, le CPSTC a publié les modifications finales et la nouvelle version est entrée en vigueur en janvier 2021. Les critères d’exemptions pour les membres retraités qui rendent des services professionnels de façon occasionnelle ou bénévole ont notamment été précisés. Dans le but de protéger le public, un membre retraité qui siège à un conseil d’administration et qui donne des conseils de nature financière, par exemple, doit se conformer aux exigences de la norme de qualification en matière de PPC. La description des exigences de base en matière de professionnalisme a également changé en 2020 et les membres sont tenus de compléter le nouveau module obligatoire sur le professionnalisme.
En ce qui a trait à la norme de qualification en matière de PPC, une vérification a été effectuée auprès de 3 % des membres. En matière de discipline, le Conseil de déontologie (CD) a publié son Rapport de discipline en novembre 2020. Suivant le dépôt d’une plainte, le CD procède à un examen de celle-ci. Il peut constituer une équipe pour mener une enquête et, si nécessaire, mettre en place un processus disciplinaire. Depuis le dernier rapport, le CD a examiné sept affaires contre douze Fellows, associés ou affiliés.
Le rapport de discipline qui suit donne un aperçu des décisions concernant les affaires disciplinaires examinées par le CD (et ses prédécesseurs) depuis 1992.
LA DIVERSITÉ ET INCLUSIVITÉ : UN ENJEU D’INTÉRÊT PUBLIC
« Nous ne pouvons garder les bras croisés tandis que des membres de notre communauté, nos amis, nos collègues ou nos familles font face à de la discrimination en raison de leur race, religion, genre, orientation sexuelle ou pour toute autre raison. »
La présidence de l’ICA 2020-2021
L’année 2020 aura été aussi marquée par des événements tragiques attribuables aux inégalités sociales. Les médias sociaux ont permis d’accroître la sensibilisation à ces problématiques et engendré une prise de conscience à l’échelle planétaire. C’est dans ce contexte que l’Institut a entamé une réflexion sur la diversité, l’équité et l’inclusivité. En juin 2020, la présidence de l’ICA a publié la lettre « Agir pour la diversité » afin de partager sa vision de l’inclusivité à l’ICA. Le Conseil d’administration a également mis sur pied un groupe de travail sur la diversité et réitéré la volonté de l’Institut à entreprendre une démarche proactive afin que tous aient accès aux mêmes possibilités :
« Nous ne pouvons garder les bras croisés tandis que des membres de notre communauté, nos amis, nos collègues ou nos familles font face à de la discrimination en raison de leur race, religion, genre, orientation sexuelle ou pour toute autre raison. » – la présidence de l’ICA 2020-2021.
L’Institut a fait équipe avec les experts de Diversio, une entreprise canadienne spécialisée en analytique de données qui soutient des organisations souhaitant devenir plus inclusives, afin de sonder ses membres et mesurer la diversité et l’inclusion au sein de l’ICA. En s’appuyant sur les résultats de ce sondage, l’Institut a été en mesure de pousser sa réflexion et d’élaborer un plan d’action. Ce plan comprend l’examen de nos politiques, la formation au personnel, l’offre de ressources aux membres et un engagement envers la formation continue.
L’ICA est résolu à s’assurer que les valeurs de diversité, d’équité et d’inclusion soient intégrées dans ses services. L’Institut est maintenant un fier employeur partenaire du Centre canadien pour la diversité et l’inclusion, une référence fiable pour les organisations canadiennes. Une formation a été offerte à l’effectif cet automne. Nous avons entamé le travail nécessaire pour adapter nos communications, notamment en ce qui a trait à la rédaction neutre et la représentation des minorités. De même, le service d’éducation travaille actuellement à l’intégration de la diversité et de l’inclusivité dans l’ensemble de nos programmes. « Nous abordons les notions de diversité, d’équité et d’inclusivité dans le Cours orienté vers la pratique et dans notre contenu sur le professionnalisme afin d’accroître la sensibilisation sur ces enjeux », précise Alicia Rollo, directrice, éducation et affaires internationales à l’ICA. « Nos commissions chargées de l’organisation des colloques spécialisés et du congrès annuel de l’ICA prennent aussi en considération les enjeux liés à la diversité dans nos programmes et elles travaillent à accroître la diversité de nos conférenciers. »
DES SYNERGIES AVEC D’AUTRES INSTITUTIONS POUR ACCÉLÉRER LE CHANGEMENT
Nous sommes aussi à explorer des occasions de partenariat susceptibles d’accélérer le changement dans notre société. Au début de 2021, nous avons entamé une démarche auprès des universités canadiennes afin d’en apprendre davantage sur leurs initiatives de diversité, d’équité et d’inclusion et de voir de quelle façon nous pouvions les appuyer pour veiller à ce que l’ICA de demain fasse place à la diversité. « Nous aimerions trouver des occasions de collaboration pour favoriser une plus grande diversité dans la population des actuaires au Canada », explique madame Rollo. Cela signifie de trouver des occasions pour entrer en communication avec les jeunes partout au Canada dans le cadre de journées de carrière, de tirer profit des nouvelles technologies et de créer des campagnes comme Fais le calcul. De façon idéale, ces initiatives nous aideront à joindre des jeunes de situations économiques ou d’origines culturelles qui sont sous-représentées parmi nos membres, y compris les jeunes Autochtones.
Nous avons également tissé des liens avec l’International Association of Black Actuaries (IABA) et souhaitons poursuivre notre travail avec eux pour améliorer l’équité au sein de la profession actuarielle. À cet effet, dans le cadre du Mois des de l’histoire des Noirs, nous avons discuté avec Gloria Asare, superviseure à l’IABA, et publié ses réflexions sur les défis auxquels sont confrontés la communauté noire. Pour la Journée internationale des femmes, de concert avec l’IFoA et la CAS, nous avons participé à la campagne #Choosetochallenge pour souligner la contribution des femmes actuaires dirigeantes à l’échelle planétaire. Nous sommes persuadés que la mise en commun de ressources et d’efforts avec d’autres institutions nous permettra d’avoir une plus grande portée.
Le présent article est le dernier d’une série de cinq d’Ensemble, séparés : Rapport annuel de l’ICA 2020-2021. Consultez le rapport intégral.